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Asexuellement vôtre
19 novembre 2020

Témoignage

"Oui c'est vrai que les articles, internet, la télévision, certaines séries et films donnent le sentiment que le sexe est plus pratiqué qu'il ne l'est réellement. Je n'avais pas vraiment songé à cela.

Maintenant que je suis relativement au niveau 0 du désir, je me sens franchement mieux.

Je me demande si c'est parce qu'il a disparu progressivement ou si j'ai simplement réalisé que c'était possible et "normal" de vivre sans : difficile d'être quelque chose quand on ne sait pas que c'est possible. Et qu'il existe des mots pour cela. (Ce cheminement est le même que celui que j'ai pris en devenant vegan : savoir que c'est possible et que ça existe).

Toujours est-il que je me sentais très mal quand j'avais du désir et quf je voyais tout le monde autour de moi, franchement tout le monde, ne vivre que pour ça et l'assouvir aussitôt et pas moi. Parce que la vraie motivation ne suivait pas ce "désir". Ça restait mental chez moi, une idée que j'aimais bien. J'ai même écrit sur le sujet sans jamais sortir de cet univers (mental et écriture).

Aujourd'hui, je réalise que ça m'a quand même marqué et énormément induit en erreur et surtout fait perdre beaucoup de temps. Ça consomme énormément d'énergie que l'on peut employer à autre chose.

En fait, j'avais vraiment adhéré aveuglément à cette secte du "le sens de la vie est d'avoir une copine et de coucher avec", MAIS déjà, et paradoxalement, à ma manière car je n'étais pas outrement fasciné par le sexe. Je pensais juste "il faut l'avoir fait".

C'est fou comme une croyance erronée peut nous modifier, nous faire agir en S sans en être fondamentalement un. Je suis jamais parvenu à draguer quiconque ni à avoir eu envie de le faire. Les quelques vagues relations amoureuses que j'ai eues, ce n'est pas moi qui ai fait le premier pas.

D'instinct, je n'ai jamais été non plus fasciné par la pénétration (je hais ce mot purée). J'étais plus dans une optique de faire plaisir sans me sexualiser moi-même.

Puis je réalise que c'était peut-être une façon inconsciente de tout concilier, car ce qui pouvait me faire envie (donner du plaisir sexuel à l'autre) avant a juste disparu presque instantanément quand j'ai découvert l'asexualité et le fait que c'était quand même plus fréquent qu'on ne le montre. (J'ai pas l'âme d'un révolutionnaire qui serait le seul à faire quelque chose).

Autant je croyais, j'étais convaincu, que c'était ma façon d'être S (vouloir donner du plaisir), autant j'ai pu tourner cette page presque d'un coup après des années. Si on abandonne si facilement quelque chose, c'est que ça ne bouge compte pas tant que cela.

Plus de questions à me poser, plus de sentiment d'être à la masse ou de rater quelque chose, au contraire, j'avance plus vite dans ma vie, me sens plus heureux, ai mes propres objectifs qui d'ailleurs se réalisent beaucoup plus vite en laissant tout ça derrière."

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