Harcèlement scolaire et asexualité

Pendant des années, je me suis cru asexuel de naissance.

Jusqu’à il y a une paire d’années, où des souvenirs ont ressurgis des abysses de ma mémoire. Notre esprit est ainsi fait, qu’il peut occulter les pages sombres de nos vies.

J’ai été victime de harcèlements scolaires, dont je passerai les détails, dès le plus jeune âge, dès la maternelle.

Ma mère, qui ne se doutait de rien, ayant vécu la même chose (ou presque) m’avait parlé de son histoire, et donné la « recette magique » : ne rien montrer du mal que tu ressens, ils se lasseront…

C’est de là que tout est parti : ne rien montrer, tout maîtriser…

Une petite panoplie de masques selon les circonstances, tout maîtriser, ne rien montrer…

Cette maîtrise a pris de proportions importantes, puisque c’était (et c’est encore) refuser toute addiction, point de gourmandises, cigarettes, alcools, etc  Dès que je sentais une petite addiction, elle était anéantie…

Maîtrise… maîtrise du corps au point de faire le déni des douleurs (ça a du bon aussi !), ou, au contraire, pour échapper à certains cours, de devenir blême au point d’effrayer les professeurs…  par simple auto-suggestion…

Et le sexe ? Lorsque vous lisez à 12 ans que la vulnérabilité maxima de l’homme est quand il fait l’amour, comment voulez-vous qu’une  victime de harcèlement s’y abandonne, alors qu’elle camouffle toute vulnérabilité ? Maîtrise sexuelle, ne rien montrer, ne pas laisser non plus le sexe vous dominer, devenir une addiction…

Même si l’origine de mon asexualité est à présent connue, ça ne changera rien, dans ma vie d’adulte il y a eu tant de mauvais coup, de traitrises, que je suis incapable de me laisser aller, de tomber le masque