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Asexuellement vôtre
17 novembre 2007

Témoignage de Ptimaya

Tout d’abord, merci à Gianni de m’avoir invitée sur ce blog, c’est avec plaisir que je viens témoigner.

J’ai 34 ans, et je n’ai jamais eu d’attirance pour qui que ce soit, ni sexuelle, ni sentimentale. Je suis donc ce qu’on appelle une asexuelle aromantique. Je n’ai aucune expérience dans ce domaine, ça ne m’intéresse pas, et je ne comprends absolument pas ce qui peut pousser deux personnes à désirer une relation intime.

En fait, je me qualifie d’asexuelle depuis que j’ai l’âge de me poser des questions sur la sexualité, je n’avais pourtant jamais entendu personne mentionner ce terme mais il m’est venu naturellement, il me semblait logique et bien approprié à ma situation, étant donné que je ne pouvais pas me cataloguer dans les autres sexualités. Je viens de découvrir il y a seulement un mois que d’autres personnes utilisent ce mot de la même manière que moi ! Ça fait plaisir de le constater !

Être asexuel n’est pas un choix, ni une fierté, c’est un fait ! Je sais que je ne serai jamais attirée par un homme ou une femme, tout comme un hétérosexuel sait qu’il ne sera jamais attiré par quelqu’un du même sexe que lui ! Là où intervient le choix, c’est de s’accepter ou non tel que l’on est, de ne pas en avoir honte ou de se forcer à être autrement. 

En ce qui me concerne, j’assume complètement ma nature, j’ai trouvé un équilibre dans ma vie où il ne me manque rien, l’affection de mes proches me suffit amplement. Je n’ai vécu aucun traumatisme qui puisse être à l’origine de mon asexualité, elle s’est imposée à moi naturellement depuis mon plus jeune âge. Je mène une vie tout à fait normale et épanouie en-dehors du fait que je n’ai aucune vie sexuelle ou amoureuse. J’ai la chance de vivre dans une époque et un pays qui me permettent de vivre comme je le souhaite, seule, indépendante, sans rendre de compte à personne, alors j’en profite et je suis vraiment heureuse comme ça, avec mes passions et mes plaisirs.

Dans ce cas pourquoi venir témoigner et revendiquer une asexualité me direz-vous ? Pourquoi ne pas continuer tranquillement ma petite vie dans mon coin ? Tout simplement parce que je constate qu’il y a des asexuels vivant mal leur situation, se croyant seuls, culpabilisant et ayant honte, subissant des pressions de la part de leurs proches ou de la société actuelle qui nous considère comme anormaux et veut nous cataloguer obligatoirement dans des pathologies. L’asexualité est encore trop un tabou, et nous devons sans cesse mentir ou nous justifier, tout serait tellement plus simple si l’existence d’une asexualité en tant qu’identité sexuelle tout à fait normale était enfin portée au grand jour et reconnue.

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Commentaires
A
En fait, depuis ma plus tendre enfance, j’ai un problème avec les fluides corporels des autres, et avant, même avec les miens. Je ne suçais pas mon pouce car j’avais horreur de la salive. Si quelqu’un buvait dans mon verre, je serais mort de soif plutôt que de boire dans le verre, même en le tournant et en changeant le liquide. Je ne me masturbais pas de peur de sentir le sperme dans ma main.<br /> Avec les années, ma répugnance est moindre. Mais je suis arrivé à faire le French kiss qu’avec une seule personne. Par contre, je ne supporte pas d’être léché, sucé. Quant aux rapports, même protégé, sentir les fluides de ma partenaire... <br /> Étais-je gay, alors ? Les hommes m’attirent également, mais c’est techniquement impossible ! Vous imaginez, la bouche ? Pénétrer là où les selles sortent ? Non ! Et je tiens à mon intégrité physique<br /> <br /> D’après ce que j’ai pu lire, je suis asexuel...
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G
Merci pour ce témoignage, Ptimaya !<br /> <br /> Tu as raison, montrer que nous pouvons être A et heureux, épanouis, peut apporter réconfort à autrui ! C'est la raison principale de mon engagement pour AVEN !
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